ENGLISH
A Seinen who still shamelessly crosses the side of the Shonen, for what I say. There is an element that is still a little too trashy for a readership just pubescent (a story of traumatic sexual assault, which only serves as a functional disruptor, and relatively little treated). For the rest, Kid I Luck synthesizes in three volumes as many archi-folded motifs: a young high school student decides to become the best in his discipline, in order to boost the morale of his beloved, and for that will train hard and multiply the jousts. Particularity, all the same: the discipline in question is none other than humor, and the idea of excluding the castagne to prefer the valves suggests a somewhat singular remark, potentially critical of the virilist fringe of the kind. Bet more or less held even if, deep down, the renunciation of the hero keeping his fists in his pockets does not prevent his former hooligan rival from sticking a (well-deserved) rouste to the small strikes that annoy him.
By treating humor like a nekketsu art like any other, a mechanical arcane, basically requiring only method and organization (the sickly shy mistress Spaghetti Arrabiata like the binoclard rival of the humor club basically agree on this point), Yuko Osada succeeds, a strong enough but ultimately logical thing to lay a manga on humor that is not very funny ... For a fairly simple reason in my opinion: one of the only imperturbable criteria of humor is the surprise. However, by chaining the jokes seen as so many rhetorical outings and, what is more, by dissecting them excessively, laughter is defused with a single impulse. Small pitfall also, which presents humor only as a purely mechanical form of provoking laughter, without really reflecting on the fact that it is itself a reflection (philosophical? Political?) On the world ... Some funny situations , with an improbable situational comedy (the mystery around Arrabiata's identity) and some dubious twists and turns (the nature of the sexual assault unveiled at the end of volume 2) sprinkle this tale in the end quite agreed upon with a hint of spices making it possible to reach the end without forcing too much, all the same impressed by the ability of our Japanese comrades to machine any subject, even if it means making it lose all potential artisanal charm (such as Bakkuman on the very art of making manga, in a maddening setting in abyss).
Un Seinen qui louche tout de même éhontément du côté du Shonen, pour ce que j'en dis. Il y a bien un élément tout de même un peu trop trash pour un lectorat tout juste pubère ( une histoire d'agression sexuelle traumatique, ne servant d'ailleurs que d'élément perturbateur fonctionnel, et assez peu traité). Pour le reste, Kid I Luck synthétise en trois tomes autant de motifs archi-rabattus : un jeune loubard lycéen décide de devenir le meilleur dans sa discipline, afin de remonter le moral de son aimée, et va pour cela s'entraîner dur et multiplier les joutes. Particularité, tout de même : la discipline en question n'est autre que l'humour, et l'idée d'écarter la castagne pour lui préférer les vannes laisse entrevoir un propos un tant soit peu singulier, potentiellement critique de la frange viriliste du genre. Pari à peu près tenu même si, au fond, le renoncement du héros gardant ses poings dans ses poches n'empêche pas son ancien rival loubard de coller une rouste (bien méritée) aux petites frappes qui l'enquiquinent.
En traitant l'humour comme un art nekketsu comme un autre, une arcane mécanique, ne nécessitant au fond que méthode et organisation ( la maîtresse à la timidité maladive Spaghetti Arrabiata comme le rival binoclard du club d'humour s'accordent au fond sur ce point), Yuko Osada parvient, chose assez forte mais finalement logique à pondre un manga sur l'humour assez peu drôle... Pour une raison assez simple à mon sens : l'un des seuls critères imperturbables de l'humour tient à la surprise. Or, en enchaînant les boutades vues comme autant de sorties rhétoriques et, qui plus est, en les décortiquant à outrance, le rire se désamorce d'un seul élan. Petit écueil aussi, qui ne présente l'humour que comme forme purement mécanique du susciter le rire, sans vraiment réfléchir sur le fait qu'il est lui-même une réflexion (philosophique ? politique ?) sur le monde... Quelques situations cocasses, avec un comique de situation improbable (le mystère autour de l'identité d'Arrabiata) et quelques douteux retournements de situation (la nature de l'agression sexuelle dévoilée à la fin du tome 2) saupoudrent ce récit au final assez convenu d'un soupçon d'épices permettant d'arriver au bout sans trop forcer, tout de même impressionné par la faculté de nos camarades japonais à usiner tout sujet, quitte à lui faire perdre tout potentiel charme artisanal (tel Bakkuman sur l'art même de faire des mangas, dans une mise en abimes affolante).